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113: Je te parle de ton livre
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Je voulais te parler déjà un peu de ton livre, l'histoire de ton enfance.
Tu l’as lu?.
J'ai été conducteur de travaux, je gérais un chiffre mensuel de 4 millions de francs, j’étais donc souvent amené à prendre de grandes décisions au niveau financier et aussi du personnel, je ne voudrais pas que tu crois que je suis une Marie Madeleine qui pleure pour tout et pour rien, j'ai besoin que tu m'estimes. Parce qu’hier soir, ou plutôt ce matin, j'ai encore pleuré. Tu sais, ton livre m’a fait ressortir des choses que je avais oubliées.
Sauf que toi c'est avec ton père que ça n'allait pas.
Je parle pas encore de ça, je parle de la façon comment nous avons vécus. A part les agneaux et l'hôpital, c’est un peu mon histoire tu sais.
Je pense que tu as été plus pauvre que moi.
C’est pour ça que nous apprécions ce que nous avons. Lorsque j’étais enfant, la arque avec le sel j’ai connu, à côté de la cheminée, les pins avec la résine, et le Noël avec l'orange, mais aussi les moutons, chez moi il n’y en avait pas, mais ma mère, lorsque j’avais dans les sept ans, pendant les vacances scolaire, me plaçait chez des gens qui en avaient. Je couchais là-bas, je mangeais et je gardais les moutons. Rien que pour pouvoir manger, tu vois nos deux histoires sont semblables.
C'est la misère qui est semblable.
Deux choses m'ont frappé, en dehors de la misère. Mais tu vois nous sommes là, des vies comme çà, seuls ceux qui l’on vécu peuvent comprendre.
Mais tu sais, des gens de notre age, beaucoup ont connu ça!.
Mais pas tant que ça, regarde!, tu dis qu’à l'école, peu d’enfants et même pas du tout, étaient comme toi.
Oui c'est vrai.
Ce qui m’a frappé en en dehors de ça, c’est la très bonne présentation et l'autre c’est comment tu te souviens si bien de tout, la deuxième c’est que ton frère a dû se saigner pour te faire soigner.
Je pense à mon enfance à la fois avec douleur et nostalgie.
Et tu parles tellement bien de ton pays, un jour tu me le feras visiter.
Oui, nous irons.
Et moi je te ferais visiter le mien, je ne sais pas en parler aussi bien que toi.
Mais si tu sais!.
Mais je sais que j'ai beaucoup de souvenirs là-bas, ils ne sont pas tous bons mais c’est toute mon enfance. J’ai dû le poser pour pouvoir pleurer, et après, j'ai dormi. C’est de là que vient ton attache si forte aux animaux!.
Je pense oui, c'est depuis toujours.
Ce qui m’a surpris, c’est que tu montais aux arbres et là je pense que tu n’avais pas encore des pantalons.
Non, je n'avais pas de pantalons, et je marchais sur le faîte du toit, en danseuse, les bras écartés.
Un peu casse coup quoi!. Dis, tu ne parle pas de tes souffrances à l'hôpital.
Non, je ne me souviens de rien, j'avais moins de 3 ans.
Tu vois, ça me rattache encore plus fort à toi tout ça et ça a au moins l'avantage de nous avoir appris la vie.
Oui c'est vrai.
Pour être ce que nous sommes, nous avons dû nous battre et pas à armes égales. Alors je dis, pas pour nos enfants, il est trop tard, mais pour nos petits enfants, ça peu leur servir d'exemple que dans la vie rien n'est jamais acquis mais rien n'est jamais perdu.
Non, ça je ne crois pas, l'expérience des parents ne sert que très peu à nos enfants, quoiqu'on dise, quoiqu’on fasse, ils n'en font qu'à leur tête.
Tu as raison, nous ne sommes que des ancêtres comme dit Philippe. Mais lorsqu’on leur dit des choses, c’est comme une petite graine, un jour elle pourra germer peut être.
Mais quand mes enfants lirons ça, ils aurons bien entamé leur vie, c'est ça qui leur fera apprécier!.
Oh mais ils apprécierons encore plus oui. Jeanne c’est pas possible que nous deux ne puissions pas faire un bout de route ensemble.
Faisons comme la pub SNCF, laissons le temps au temps!.
Nous deux, un du service public et l'autre du privé, on va refaire le monde! surtout moi, toi tu ne dis rien.
Oui chiche, quand commence-t-on?. Le boulot c'est du passé, d'y penser ça me fatigue.
Moi non, au contraire, là je peux en parler pendant toute la nuit.
Oui, je vois, quand tu pars, tu n'arrêtes plus.
Tu sais, quand j’arrivais dans une réunion, plus personne avait la parole.
Ah oui, t'es comme ça toi!.
Et tu sais quoi? la meilleure défense c’est l'attaque. Tu sais pas ça toi?. Mais attention!, il fallait toujours que je sois crédible.
Oh! Moi, ma meilleure défense c'est la fuite.
La fuite… on peux toujours te rattraper, mais comme tu dis, tout ça c’est du passé.
A suivre (114)...
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Commentaires
10CathyMardi 13 Novembre 2012 à 23:16ça me touche énormément ce que tu m'as écrit. merciRépondre9CathyMardi 13 Novembre 2012 à 23:16Je ne suis pas ta fille, mais j'apprécie ce que tu nous lègues. Ce vécu permet de mieux te connaître, petite Jeanne.Je vous souhaite de tout coeur de fair eun long bout de chemin ensemble ! Bisouscoucou Jeanne
bien raconté tout ça .c'était pas facile la vie .
mais parfois je me demande ce que l'avenir nous réserve ....
bonne journée ! bisous !Une belle leçon de vie !!! vos enfants vous en seront reconnaissants plus tard, soyez en certains ! amitiés marieBonjour Petite Jeanne
Un magnifique dialogue !
Un peu de répit du côté de mon dos pour me permettre de passer te faire un petit coucou.
Je te te souhaite un bon week end. Bonne fin de journée.
Gros bisous. Marishkatrés beau paralléle , mais quelle vie quand même !!!!!!!!!!!!! pauvre pécuniairement mais riche emotionnellement bonne semaine JEANNE biz pleines de soleil
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