•    Par une belle journée ensoleillée de ce mois de juin 2008, nous avons visité le Mont St Michel.
       Un souvenir que j'avais presque oublié est revenu à ma mémoire.
       En 1966 j'avais 17 ans, je travaillais à l'usine Virebent, j'en ai parlé dans mes souvenirs d'enfance, c'était avant ma rencontre avec Monique.

       Je vivais chez mes parents à Prayssac et m'ennuyais beaucoup. J'avais quelques amies qui étaient de ''l'assistance publique'' comme on disait autrefois. Elles vivaient dans une sorte d'internat pour jeunes filles en attendant d'être aptes à partir dans la vie.
       Les visites étaient libres (enfin en apparences) aussi je leur rendais de petites visites assez fréquemment.

        Dans la soirée, en attendant le repas elles se réunissaient dans une grande salle baptisée pompeusement bibliothèque, en fait il n'y avait que des livres de cours de la sixième au brevet et quelques autres; je me souviens d'un que j'ai emprunté et qui s'intitulait:  ''la fermière moderne'', on y trouvait de tout: recettes de cuisine, comment gérer son budget, jardinage, faire couver des poussins, faire des conserves, de la couture et même un brin de puériculture. Bien sur les sujets étaient traités plus en largeur qu'en profondeur mais c'est en forgeant qu'on deviendra forgeronne!.


       Un jour dans cette salle, accrochée sur un grand tableau, une carte de France avec un itinéraire tracé: un voyage scolaire qui n'avait lieu que tous les deux ou trois ans était prévu pour le mois de juin, 3 ou 4 jours; cette année-là, la destination était : Le Mont St Michel.
       Je n'avais jamais quitté ma région, (sauf le voyage à Lourdes) je mourrai d'envie de partir avec elles... J'ai vaincu ma grande timidité en osant demander un rendez-vous avec la directrice.
       Elle m'a reçu dans un grand bureau où trônait trois téléphones, j'ai longuement plaidé ma cause avec beaucoup de sincérité.
       Quelques jours plus tard, la réponse fut positive, je pouvais participer au voyage après avoir payé ma cote-part et fourni une autorisation parentale.

       C'est ainsi que j'ai vécu quatre jours féeriques en compagnie de jeunes filles de mon âge, expérience enrichissante toute nouvelle pour moi: échange de vêtements et confidences en tout genre. Visite du monument historique Normand-Breton (ils ne sont pas encore tous d'accord)  et quelques autres abbayes et cathédrales, nuits dans des auberges de la jeunesse et c'est à tue-tête dans l'autocar que j'ai appris ''La Paimpolaise''.

       Bon, puisque vous êtes toujours gentils avec moi, je vous mets une photo de 1966 en haut et 2008 en bas...
       Petite Jeanne

     

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  •    Si mon stylo était artiste

       J'écrirais des poèmes magiques

       Il ferait de belles lyres

       Mais il n'est qu'un va-nu-pieds

       Je ne vais plus le harceler

       Je me retire sur la pointe des pieds.... 

    Merci de m'avoir lue
    Petite Jeanne 
      

    A ma meilleure amie, 

       ""En lisant ton texte jai fait un voyage dans le passé... Je me suis revue 38 ans en arrière!. La jeune fille sans amis que jétais et que tu as su comprendre et apprécier En regardant bien je me reconnais encore, les années ont passémais lessentiel est resté.

    Jadmire la manière dont tu parles de ce passé déjà lointainet si proche pourtant dans notre mémoire.

    Tu permets à la nouvelle génération de comprendre les choses qui nous agitaient, nous, cette génération des années soixante-huit! Cette période ou tout paraissait facile et ou lavenir était tracé, ou le "no futur" nexistait pas. Je tiens à te remercier de mavoir fait une place dans ta vieet jespère que notre amitié continuera dêtre comme elle a toujours étéforte et exceptionnelle, bien sur, il y a eu des hauts et des bas... mais les nuages ont toujours été chassés par un coup de vent!.

    Je te remercie davoir écrit cette partie de notre vie ou nous avons vécu des choses inoubliables ensemble... Si nous ne nous étions pas connues, nos vies nauraient pas suivi le même cours qui sait ce que toi et moi serions devenues!...

    Ton amie pour toujours, Monique""

    Fin de la deuxième partie.

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  •    Gérard aussi y est allé de sa petite plume... Le texte manuscrit suivant à été trouvé après son décès dans sa maison en 1999.
     

      "" Le lendemain c'était la Noël et, pendant le trajet jusqu'à l'astroport,  la mère et le père avaient lair soucieux. C'était le premier voyage interplanétaire de leur gamin, c'était même la première fois qu'il entrait dans une fusée, et ils tenaient à ce que tout soit parfais.

       Aussi, quand sur la table du contrôle d'embarquement, ils avaient été contraints de laisser son cadeau, dont le poids ne dépassait que de quelques grammes la limite autorisée, ils se sentirent déçus dans l'idée qu'ils se faisaient de Noël et dans leur affection.

       L'enfant les attendait dans la salle de départ. Les parents s'interrogeaient: "-Que faire?" "-Quels règlements stupides!" "-Il espérait tellement un cadeau!" .

       Au mugissement de la sirène, les gens s'engouffrèrent dans la fusée à destination de Mars. La mère et le père encadrant leur fils pâle d'émotion se présentèrent les derniers au contrôle.

       "-Je pense tout d'un coup à quelque chose se dit le père". La fusée décolla et ils foncèrent dans l'espace noir. La fusée se déplaçait en laissant à sa suite une traînée de feu, en laissant derrière elle la terre où on était le 24 décembre 2095. Elle se dirigeait vers un endroit où n'existaient ni le temps, ni mois ou heures ou années. Ils passèrent le reste du " C-Jona" à dormir. Peu avant minuit, heure de la terre le petit garçon se réveilla et dit: "-Je voudrais savoir où nous sommes et où nous allons". "-Pas maintenant, dit le père, tu vas attendre un peu".

       Incapable de trouver le sommeil, il n'avait pas arrêté de réfléchir, pensant aux cadeaux qu'il avait fallu laisser, au petit sapin aux jolies guirlandes qu'il n'avait pu emporter. Puis, il avait trouvé, il tenait un plan. Qu'il le mène à bonne fin et le voyage serait en tous points réussi.

       "-Mon petit, dit-il, dans une demi-heure c'est Noël!". "-Oh! " fit la mère. Elle avait espéré sans vraiment se l'avouer, que le petit garçon ne penserait plus à cette date tant attendue. "-Je sais! je sais! j'ai des cadeaux n'est-ce pas?, tu m'avais promis que...".    "-Mais..."  dit la mère. "-Tu auras mieux encore", fit le père, excusez-moi un instant, je reviens. Il resta absent vingt cinq minutes. Il souriait à son retour. "-L'heure approche!". "-Tu me donnes ta montre?"  demanda l'enfant. On lui confia la montre qu'il tint entre ses doigts pendant que les dernières minutes s'écoulaient lentement au milieu du feu et du silence d'une propulsion qu'ils  ne percevaient pas.

      "-Çà y est! c'est Noël! où est mon cadeau?" "-Suivez-moi!" fit le père. Ils sortirent de la pièce, longeant une coursive en pente douce qui menait à l'étage supérieur. La mère suivait. "-Je ne comprends pas" dit-elle. "-Tu vas comprendre! nous y sommes!".Ils étaient devant la porte d'une vaste cabine. Le père frappa plusieurs fois selon un code convenu. La porte s'ouvrit, la lumière de la cabine s'éteignit. On entendait un murmure de voix.

       "-Entrez!" dit le père, "-Il fait noir..." . Dès qu'ils furent entrés, la porte se referma sur eux. La pièce était plongée dans la plus profonde obscurité. Ils distinguèrent juste devant eux, un grand oeil de verre. C'était le hublot de la fenêtre de deux mètres de haut et trois mètres de large, par laquelle on regardait dans l'espace.

       Le petit garçon, la mère, le père eurent le souffle coupé devant le spectacle qui s'offrait à eux, tandis que derrière eux, dans le noir, des gens entonnaient un chant de Noël.        

        Le petit garçon s'avança lentement jusqu'à ce que son nez touche la vitre froide du hublot et il resta là, très très longtemps, à regarder dans l'espace et la nuit profonde les dix milliards de milliards de petites bougies blanches qui brûlaient à l'infini, sans pouvoir s'arracher à sa contemplation.""      (G.L)




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  • En 1969, j’habitais donc à nouveau chez mon frère André à Gourdon,  j’ai travaillé chez des petits bourgeois, notable de la ville, à faire le ménage. Après mon service, je restais volontiers bavarder avec la patronne, une femme charmante. Un jour, elle me dit que sa fille voulait me parler. Très étonnée, car je la connaissais très peu, j’accepte le rendez-vous fixé à son magasin de chaussures. Et là, dans l’arrière-boutique, entre deux clients, toute l’après-midi, elle m’explique très longuement, sans me laisser la moindre chance de placer un mot, quelle désire m’engager pour tenir sa boutique à mi-temps, pendant qu’elle vaque à d’autres occupations. Où est passé le temps bénit où on venait vous chercher pour du travail ? !!!  J’étais très gênée car je savais depuis le début de l’entretien que ma réponse serait négative, j’avais d’autres projets.

    En effet, des douleurs dans mes hanches se faisaient chaque jour plus incisive, je devais consulter sans tarder. Trop de bals, trop de travaux pénibles, le résultat des examens a été très clair et sans appel, je devais me faire opérer.

    Rendez-vous prit dans une clinique de Toulouse pour l’opération, puis transfert à l’hôpital de Gourdon car je devais rester 3 mois au lit, la jambe dans une attelle, attendre la cicatrisation des os. Trois mois au lit, c’est vraiment très long surtout à 21 ans. J’ai ainsi redécouvert mon handicap que j’avais oublié…

    Au bout des trois mois, nouveau transfert dans le centre de réadaptation fonctionnelle: Bagnères De Bigorre (65) a été choisi.  Un très bon choix, aux pieds des  Pyrénées, l’Eau Thermale, particulièrement abondante, provient de plusieurs sources naturelles et souterraines. Cette eau est captée à près de 200 mètres de profondeur, au niveau des couches de sol abritées des pollutions de surface par 2 forages, naturellement chaude, elle est extraite à 50°C. Durant son très long parcours sous-terrain, l’eau s’enrichit et se charge en sels minéraux des sous-sols qu’elle traverse, devenant ainsi sulfatée, calcique et magnésienne.

    Logés à l’hôpital, les patients étaient, deux fois par jour, entassés dans des vieux autobus qui nous conduisait au centre thermal situé à deux kilomètres. Au début en fauteuil roulant puis avec des cannes.  Dans une immense salle, à l’aide de ficelles, poids et poulies, la rééducation était intensive. L’après-midi à la piscine, j’ai pu terminer mon apprentissage à la nage interrompu quelques années auparavant. C’était dur  mais efficace, en fin de séjour, nous étions toute une troupe bien sympathique  à nous balader en ville, vivement encouragés par les kinésithérapeutes.

    Sitôt remise, deuxième opération programmée et  même parcours. Cette année-là, passée dans ces soins, m’a permis de passer définitivement de l’adolescence à l’âge adulte avec forcement des remises en questions…

    Accepter mon handicap a été très difficile.

    Pendant ce temps, Gérard était parti au service militaire, lors de permissions,  il venait me voir à Bagnères et pour la première fois, nous avons dormis à l’hôtel. Notre avenir était incertain mais c’est là que nous avons décidé de nous unir contre l’adversité, c'est-à-dire contre sa mère.

     

     

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  •  

       Monique et moi avons été, pour des raisons que j'ai oubliées, licenciées de l'hôtel du Touring. Monique est repartie chez ses parents qui entre temps avaient déménagé, elle attendait sa fille, ses parents n'ont pas souhaité me revoir, j'étais celle qui, d'après eux, avait dévergondé leur fille, autrefois si sage. Sage par obligation, on ne lui avait jamais permis autre chose. Pour bien gérer sa liberté il faut avoir de l'expérience, mais on ne peut pas l'acquérir si on est muselé.

       Quant à moi, même chose, retour à la case départ, chez André car entre temps mes parents avaient été placés en maison de retraite. Grâce à ma petite expérience en hôtellerie, j'ai facilement trouvé de travail à Prayssac dans un hôtel-restaurant, certes plus modeste mais grâce aussi à la bonne réputation de ma famille, on m'a confié les clés de la réserve, ce qui n’allait pas sans jalousies de la part du personnel qui était là depuis plusieurs années.


        Quelques mois plus tard, André a été nommé à Gourdon, il avait pris du galon, on lui offrait un poste de conducteur de draisine. Comme je n'avais plus rien pour me loger à Prayssac, j'ai démissionné et je suis partie avec la famille dans une maison en ville. A coté de nous, il y avait une famille avec trois garçons âgés de dix huit, seize et onze ans. Mes neveux avaient grandi, ils avaient maintenant: onze, dix, sept, six et une petite sœur était arrivée, elle avait trois ans. Tous ces garçons dans la cour ont gentiment sympathisé, et moi, je bavardais avec Gérard, l'aîné, je lui racontais mes exploits avec Monique (qui ne répondait pas à mes lettres, je n'avais plus aucune nouvelle) et lui me racontait comment il avait fondé un orchestre avec des amis. J'ai appris longtemps plus tard qu'il avait tout inventé, mais pour l'heure, je ne le savais pas et j'écoutais ses récits avec passion, nous parlions des heures et des heures, souvent une bonne partie de la nuit car les maisons se touchaient et nous pouvions communiquer aux greniers, sous les poutres des toits. Il n'était pas en peine pour inventer des histoires, ça sortait tout seul, la fontaine ne tarissait jamais.
       Puis il m'a fait connaître son "Céou" dont il était amoureux, c'est une petite rivière qui coule à une dizaine de kilomètres de Gourdon, où se trouvait la maison de sa grand-mère. Il a essayé de m'initier à la pêche à la main, il plongeait dans les trous d'eau, nageait comme un poisson, sous l'eau, sur plusieurs dizaines de mètres, ressortait plus loin, là où je m'y attendais le moins, ou bien il émergeait de derrière un buisson avec une truite à
    la
    main.

       Seulement, sa mère avait pour lui de grands projets, beaucoup plus élevés que pêcheur de truite. Il était très doué à l'école, quand il était tout petit, on lui avait dit qu'il était surdoué, alors elle a décidé qu'il serait docteur ou ingénieur ou professeur, enfin elle se voyait mère d'un bon notable de la ville.
       Pour arriver à son objectif, elle l'a choyé-pourri, surveillé, épié, harcelé, contrôlé chacun de ses gestes sans jamais permettre à sa personnalité de s'épanouir, elle a voulu le forger à l'image de son idéal à elle, en faire le produit de ses rêves. Et le résultat a été tout le contraire de ce qu'elle souhaitait, il est devenu renfermé, et, pour toute communication avec elle, s'est très tôt appliqué à faire exactement le contraire de ce qu'elle attendait, si bien que le jour où il a passé son bac, il a rendu ses feuilles vierges pour être sûr d'avoir que des zéros. Son seul objectif à lui, c'était de s'opposer à sa mère, ça à durer toute sa vie. Ce traumatisme, car c'en est un, c'est étendu à toutes ses relations, surtout les femmes. Il est resté un homme immature, solitaire, introverti.

       Ceci pour expliquer que je n'entrais pas dans ses plans. C'est alors qu'une grande et longue bataille silencieuse c'est engagé entre la mère et le fils. Je n'avais pas, à cette époque, conscience de la gravité de la situation, je n'avais pour seuls critères de jugement que ce que me disait Gérard, il édulcorait ou aggravait les propos de l'une ou de l'autre, il manipulait à sa guise dans le seul but de déplaire à sa mère. Et je reste encore persuadée que sans cette pression constante, notre relation serait restée au stade amical comme ce fut la première année.

    Elle a tout essayé pour nous séparer, même m'envoyer des lettres d'insultes anonymes et elle m'a inscrite, à mon insu, dans une agence matrimoniale. Elle n'a jamais compris que c'est elle qui nous a poussé l'un vers l'autre, plus elle en rajoutait, plus on se rapprochait. Et nous sommes rapprochés en effet, en nous mariant en avril 1972.


     Je crois que le conflit qui nous a opposés à nos mères respectives, a fait de nous des êtres à fleur de peau, en quête d’un idéal que nous n’avons jamais trouvé. Si le bonheur manque à un enfant, il lui manquera toute sa vie.
       Entre temps, par une belle journée de juillet 69, j'ai reçu une très longue lettre des Pays Bas, Monique enfin répondait à mes lettres, m'expliquant qu'elle habitait désormais à La Haye qu'elle avait épousé le petit client du 2 et qu'une petite Véronique était née, sortie de la pression paternelle, elle pouvait enfin m'écrire en toute liberté.
       Voilà comment Gérard et moi, pour notre voyage de noces, avons fait connaissance avec le "plat pays", les tulipes, les moulins, les vélos. et l'autre fromage.......
     

     

     

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  •    Bon, je me suis occupée quelques temps de ma mère mais je n'avais plus de travail. Alors, nous avons trouvé deux places dans un hôtel de tourisme à Saint-Céré. Monique servait en salle et moi, comme je n'avais aucune d'expérience, je ne faisais que du ménage, elle a eu la gestion du deuxième étage et moi du troisième et dernier. Il fallait faire les lits, les draps, le nettoyage, le matin, monter les plateaux des petits déjeuners, l'après-midi, repassage etc..., on faisait beaucoup plus de quarante heures mais on ne se plaignait pas, mai68 était encore trop proche.

       Cet hôtel-restaurant comptait une bonne cinquantaine de chambres, et pour venir à bout de tout ce travail, nous étions une vingtaine de jeunes, garçons et filles en plus des patrons. Malgré leur autorité, la bonne humeur régnait et nous nous faisons des plaisanteries entre nous, l'après midi, nous avions une coupure d'une ou deux heures et souvent le soir nous sortions en ville. Que de blagues nous avons fait!. Échanger les chaises les terrasses des cafés, échanger les pots de fleurs chez les particuliers, boire le lait qui était déposé devant les portes et même accrocher une culotte dans la main de la statue qui était sur la place!... 

    Nous avions fait la connaissance de deux jeunes hommes, enfin pas si jeunes que cela car ils avaient déjà pu s’acheter chacun une très grosse moto, ils avaient la réputation de rouler très vite si bien que personne ne voulait être leur passager. Monique mourait d’envie d’essayer, moi qui étais, des deux,  l’élément modérateur,  je refuse tout net. Elle a insisté tant et si bien que j’ai fini par dire oui. Et nous voilà parties, en petite jupette et cheveux au vent, sans casques, pour une virée sur les routes sinueuses du Lot, entre Saint Céré et Teyssieu (les connaisseurs apprécierons, les descentes dangereuses sont signalées sur viamichelin) sous les grands arbres qui bordaient la route.

     Je ne peux pas dire à quelle vitesse nous avons roulés mais lorsque j’ai posé pieds à terre je ne savais plus marcher droit, mon estomac n’était plus à sa place et j’avais l’esprit quelque peu embrouillé… Mon expérience ‘‘moto’’ c’est arrêtée là.

       ""Le frère de Jeanne avait lu quelque part une annonce, lhôtel du Tourisme à saint Céré cherchait des employés. Jeanne et moi nous y sommes allées et avons été engagées.

       Cétait un travail de serveuse et de femme de chambre. Léquipe était très sympathique; garçons et filles, et le week-end, après le travail, nous sortions ensemble et nous rentrions souvent à laube. Je me suis beaucoup amusée pendant cette période! Javais tellement de temps à rattraper!.""   (M.B.) 

      

    Un jour, Monique me dit: «-Il y a un petit client hollandais au 2 (chambre2) qui me donne toujours des pommes, il doit croire que les Français ne mangent que des pommes!». Car nous faisions aussi des blagues à la clientèle, par exemple un jour une cliente avait laissé une chaussure au fond du lit, dans les draps, sans doute pour vérifier si les lits étaient fait correctement, alors nous avons mis la deuxième chaussure bien rangée à coté de la première. Elle n'a pas manqué de se plaindre à la direction, celle-ci nous a demandé d’aller doucement dans nos plaisanteries, mais ce n’était pas bien grave. Toutes les occasions étaient bonnes pour rigoler, ça ne nous empêchait pas de travailler dur ni d'aller au bal le soir. 

      Alors un soir, au bal, Monique me dit: «-Regarde, il y a le client du 2», il était tout timide dans un coin!, je lui dis: «-T'es pas chiche de l'inviter à danser!» elle dit: «-Pas chiche moi, je ne m'appelle plus Monique!». Elle l'a invité à danser, il a accepté avec un sourire béat, alors comme je dansais aussi, je m’arrangeais pour passer tout près et je le poussais toujours vers elle, il se confondait en excuses et nous on rigolait!. Au moment de partir, je lui dis: «-Vous avez demandé la clef?». Car la nuit l'accueil était fermé, on donnait une clef aux clients pour qu'ils rentrent à l'heure qu'ils voulaient. Il dit: «-Ah non, je ne savais pas!». Nous on lui dit: «-Ce n'est pas grave, venez avec nous, on va vous faire entrer par l'escalier de service». Cet escalier était très étroit et en colimaçon, Monique, passe devant, moi derrière et le client au milieu, on n'avait pas trop de lumière, puis d'un coup, j'entends un qui manque une marche et puis ça n'avançait plus. Je m'égosillais à demander si personne n'avais de mal, et comme je n'avais pas de réponse, au bout d'un moment, je me suis aperçue qu'ils s'embrassaient, alors je suis redescendue, et j'ai attendu sur la dernière marche, qu'on veuille bien me laisser monter.

     

       ""Pendant la même période, il y avait à lhôtel un client hollandais très gentil, F.......

      
    Je discutais parfois avec lui, je lui plaisais... moi, je le trouvais un peu trop intellectuel! et je dois dire que, physiquement il ne me plaisait pas trop!. Il n
    était pas tout à fait le genre dhomme que je préférais.

       Avec toute léquipe de lhôtel, nous allons au casino pour le pot dadieu du cuisinier. A une table voisine, il y a le client du 2 "F......" Jeanne me dit: "va linviter à danser!". chiche!   Et je lai invité à danser... mes pieds en ont souffert!!! Mais il ma offert un verre de champagne, je lai refusé, jétais avec mes amis de lhôtel. Le soir il est rentré à lhôtel avec nous, heureusement car cétait fermé!   En haut de lescalier, il ma embrassé timidement sur la joue et nous sommes rentrés chacun dans notre chambre.Quelques jours plus tard, il est reparti avec son groupe de touristes hollandais... Nous avions échangé nos adresses, on sécrira!

    Ses cartes ne se firent pas attendre longtemps... et nous avons échangé des lettres pleines de tendresse...""   (M.B.) 

       Et c'est ainsi que Monique et F..... se sont mariés en mai 1969.

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  •    La saison des fraises terminées, nous sommes parties travailler chez un autre producteur du coté d'Albas, cette fois c'était un producteur de vin de Cahors.

    Toute la journée dans la vigne, il fallait épamprer, attacher les sarments et sarcler. Nous sommes restées là environ quatre semaines puis le mois de juillet nous tendait les bras, nous avions assez économisé pour partir en vacances. 

     

       ""Jeanne et moi, nous avions fait le projet fou daller en Grèce en vélo! Mais finalement, après maintes réflexions, nous avons trouvé que cétait un peu trop loin et nous avons opté pour les Landes!. A lusine nous avons donné notre démission ensemble, et nous avons préparé notre voyage.

    A 22 ans, jai pris ma valise et VIVE LA LIBERTE!

    Ensemble nous sommes parties un matin, moi avec mon vélo presque neuf et elle avec un vieux vélo quune tante lui avait donné.""  (M.B.) 

     

       Équipée de mon vieux vélo qui avait été réparé par Simon, Monique de son vélo tout neuf, nous avons préparé notre départ très sérieusement. Une petite tente canadienne, un mini réchaud à gaz, deux couvertures, deux matelas à gonfler, une casserole, une poêle, des couverts et un peu de linge. La destination: Mimizan, l'itinéraire, près de trois cent kilomètres à raison de cent kilomètres par jour, nous avons prévu trois à quatre jours car en partant, nous passions par La-fageole, je voulais montrer à Monique le lieu de ma naissance.

       Après avoir visité la vieille maison abandonnée que je trouvais plus petite que dans mes souvenirs, nous avons rencontré une ancienne voisine, "La Gilounette" qui n'est autre que la veuve de Léo T...... (Dans "La victoire sur Léo").

       Nous lui avons raconté notre projet de vacances au bord de l'océan, elle était stupéfaite! Comment des idées aussi saugrenues peuvent-elles venir à l'esprit de deux jeunes filles!. Elle nous a écoutées en souriant, nous à offert un café et nous a donné un billet de cinq francs. Pour le coup, c'est moi qui étais stupéfaite, venant d'une personne qui avait une réputation dont je ne parlerais pas, enfin, après l'avoir remerciée, nous avons pris la route. 

       Nous avions décidé, pour des raisons économiques mais aussi pour de nouvelles expériences de nous arrêter dans des fermes et de demander, l'autorisation de planter la tente pour la nuit. C’était rare de voir deux filles voyager seules et nous avons toujours été très bien accueillies. Le premier soir, du coté de Villeneuve sur Lot, le fermier nous dit: «-Allez vous installer là-bas au bout du pré, je vais envoyer mon fils vous apporter de l’eau pour la toilette». Effectivement, un jeune homme très timide arrive avec deux seaux d’eau plus de l’eau fraîche pour boire, il est aussitôt reparti en courant, en disant: «-J’ai du travail», mais il était tout rouge!, nous avons bien ris. Le lendemain matin, Monique me secoue et dit: «-Écoute, y a un drôle de bruit autour de la tente».


     Je tends l’oreille et je reconnais aussitôt le bruit que font les vaches quand elles broutent. Moi, j’ai déjà vu une vache de près, je n’en ai pas peur mais je savais que pour Monique, c’était différent, alors j’ai eu envie de lui faire une bonne blague. J’enfile mes vêtements, j’ouvre la fermeture éclair, et je sors, faisant celle qui n’a jamais eu peur d’un drôle de bruit. Je lui dis, tu peux sortir, il n’y à rien là, elle sort toute confiante et se trouve nez à nez avec une vache qui avait cessé de brouter pour nous regarder. Elle a plongé sous la tente comme dans une piscine, j’étais morte de rire et j’entends d’autres rires. Au bout du pré, il y avait toute la famille du fermier, ils étaient pliés en deux, c’était eux qui nous avaient fait la bonne blague!. Pour se faire pardonner, ils nous ont invité à prendre le petit déjeuner. Depuis, Monique n’aime pas trop que je lui rappelle cet épisode, mais moi, j’en ris encore. Au bout des trois jours, j'étais exténuée, le vieux vélo chargé de tout le matériel était bien lourd, mais je ne pouvais pas décevoir Monique qui était toujours devant, alors j'appuyais sur les pédales sans me plaindre. 

       A Mimizan, mes efforts ont été récompensés, nous nous sommes installées dans un camping sous les pins et tous les jours, à la plage (et ailleurs), je ne dis pas toutes les coquineries que nous faisions à tout le monde!.

       Nous avons passé plus d'un mois comme dans un rêve, à jouer comme des gamines que nous étions. Monique a fait du charme à un apprenti boucher qui nous a refilé pendant tout notre séjour, les meilleurs morceaux, à un prix dérisoire! ah oui, les bons repas!. Je me suis chargée de la vaisselle, et elle, de la cuisine et se débrouillait bien (moins bien qu'aujourd'hui), sauf un jour, elle avait fait des pâtes, pas assez cuites et mal assaisonnées, son plat n'a pas eu le succès escompté, aussi, par soucis d'économie, le lendemain elle nous l'a resservis en salades, pas plus de succès, le troisième jours, après maintes palabres, elles ont fini à la poubelle, elle ne voulait pas admettre que c'était immangeable. Elle s'est vengée en me servant un crabe à la sauce-je-ne-sais-quoi. 

       Un jour en rentrant de la plage, tout près de notre tente, une autre tente plus grosse s'était installée! Qui était ces intrus qui troublait notre quiétude?. Nous avons essayé de faire beaucoup de bruit pour nous venger de ce dérangement, deux jeunes hommes sont apparus et l'un d'eux nous invite à prendre un pot. Nous acceptons, bavardons et les trouvons finalement bien sympathiques, ils étaient de Montélimar, ville des nougats!. Les conversations vont bon train et nous finissons par partager nos dîners. Puis ils nous proposent de faire avec eux, le lendemain, une virée dans les environs avec leur voiture, naturellement, nous acceptons en nous souhaitant mutuellement une bonne nuit. Le lendemain, réveillées tôt, nous émergeons toutes deux de notre tente, et là, à notre grande stupéfaction, nous constatons que nos deux nouveaux amis, la tente et la voiture, tout avait disparu!. Nous ne les avons jamais revus, peut-être que la nuit leur a porté conseil!... 

       Un autre jour, nous étions en train de nous baigner, nous avions laissé nos mini-robes et notre sac sur le sable, Monique me dit: «-Regarde!, il y a sur la plage deux filles avec les mêmes robes que nous!». C'était impossible, car nous les avions faites nous même. Nous nous sommes approchées, bien décidées à récupérer nos biens, mais vu de plus près, c'était deux garçons.

       C'est ainsi que nous avons fait la connaissance de deux frères qui nous ont invitées à passer le reste de notre séjour dans leur ville, Parentis En Born, à une trentaine de kilomètres de là, nous vantant le lac et son camping sous les pins, la perspective de faire des promenades en barques, des baignades et sorties avec leurs amis. Nous y sommes allées, Christian me remorquait avec sa mobylette et son frère qui s'entraînait pour faire des courses de vélo, remorquait Monique. Effectivement, nous avons fait de bonnes balades, et de bonnes baignades. Mais une nuit, un orage a éclaté, et la pluie est tombée sans relâche pendant des heures, au petit matin, nos couvertures et nous, étions mouillés comme de la soupe. Nous avions froid, le soleil était timide aussi nous avons fait une longue promenade en vélo pour nous réchauffer. Le soleil est resté discret toute la journée si bien qu'au soir, nos couchages n'étaient pas secs. Alors Christian nous a invitées à passer la nuit dans son "atelier". Les deux frères étaient plus jeunes que nous, ils habitaient chez leurs parents dans un joli pavillon tout près de la ville, le père, un bon bricoleur, avait construit un grand débarras qu'il avait séparé en plusieurs pièces, ainsi, chacun des garçons avait sa petite salle de jeux qu'ils avaient pompeusement appelé "ateliers". Ils n'ont pas osé demander l'autorisation aux parents de nous héberger, alors nous avons attendu la nuit puis nous nous sommes installé dans un des minuscules ateliers sur des chaises longues. C'était plutôt inconfortable et au petit matin, réveillées tôt, nous avons commencé à bavarder. Le père a entendu et est venu pour nous déloger, nous avons tenté d'expliquer l'orage, le matériel mouillé etc... Le voilà parti réveiller ses fils pour quelques explications, pendant ce temps, la mère qui avait suivi la conversation, le sens de l'hospitalité prenant le dessus, nous invite à prendre le petit déjeuner. Quand père et fils sont enfin descendus, nous étions attablées devant un grand bol fumant, en grande conversation. Ils se sont installés à table et l'incident était clos.

       Ensuite ma belle-sœur m'a écrit une lettre, je devais rentrer d'urgence, ma mère était malade... Alors nous avons emballé, tant bien que mal, tous nos bagages et sommes allées les faire enregistrer à la gare d'Ychoux pour les renvoyer et nous sommes rentrées en stop, pour aller plus vite. Fini la belle vie, et comme dit André, "les jours se suivent mais ne se ressemblent pas". Mais ce fut un merveilleux souvenir dont j'ai encore la nostalgie. 

     

       ""Des vacances longues et magnifiques, avec plein de rencontres et pendant lesquelles nous avons fait les folles. Ces vacances ont duré 5 semaines!

    Le retour était difficile, on prend vite goût à la liberté! mais nous navions plus dargent et vivre sans argent, même pour les philosophes que nous étions, ce nest pas possible!.""  (M.B.)

     

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  •    Pour Monique et moi, l'usine était devenue monotone, nous commencions à nous y ennuyer très sérieusement. Un jour elle me dit: «-Et si nous partions d‘ici, nous pourrions faire le tour du monde!». Je réfléchissais. Le tour de monde c’était beaucoup mais partir d’ici, oui, c’était une bonne idée. A l'usine, il y avait un jeune contremaître prénommé Claude, un jour nous avons décidé de le mettre au courant de notre prochain départ. A notre grand étonnement, il nous a dit qu'il voulait nous parler en privé, en toute discrétion, il a lui-même organisé une sortie secrète. Rendez-vous pris en dehors de l'usine, il nous a emmenées dans sa voiture à l'extérieur de la ville, direction la forêt. Au bout de quelques kilomètres, il a pris un chemin forestier et a garé sa voiture sous la futaie. Il nous a invitées à sortir et nous nous sommes assis tous trois sur un tapis d'herbe et de feuilles mortes. Monique et moi, nous nous regardions, perplexes. Et là, il nous a demandé pourquoi nous voulions partir de l'usine, quel était notre projet. Nous nous sommes expliquées maladroitement car en fait, nous n'avions pas de projets précis, simplement nous avions envie de vivre autre chose. L'entretien a duré à peine une demi-heure puis il nous a proposé de nous raccompagner en ville. Nous n'avons jamais compris le but de cette démarche secrète, aujourd'hui encore, je m'interroge, la seule explication que je trouve, c'est qu'il avait des intentions pas très honnêtes et au dernier moment, il n'a pas osé aller plus loin, mais il n'est pas certain que mon analyse soit la bonne. 

        Nous avons démissionné et, par l'intermédiaire de mon beau-frère, nous avons trouvé du travail dans une ferme au "Théron". C'était un petit fermier qui était producteur (entre autre) de fraises. Ainsi, tout le mois de mai 68, nous l'avons passé en maillot de bain et casquette dans un champ de fraises. Au début, nous avons eu un très violent mal au dos, mais peu à peu, le corps s'habitue et nous avons appris à préparer des petits paniers de fruits que le patron allait, chaque jour, vendre directement aux commerçants de la région. Dans le calme de la campagne, sous le soleil, nous avions d'interminable discutions, nous avons tenté encore d'y intéresser le patron et la patronne qui travaillaient avec nous, lui, participait parfois mais elle, elle disait: «-Mais où vont-elles chercher tout ça!». Nous étions logées et nourries chez eux, le soirs, ils nous invitaient (avec insistance) à aller nous coucher. Nous montions dans la chambre, et aussitôt nous sortions par la fenêtre, non pas parce que nous voulions aller quelque part, mais par simple esprit de contradiction. 

       Il y avait une parente à eux qui était venue spécialement pour cuisiner, elle faisait bien la cuisine mais elle était très sale et chaque soir, elle regardait la crasse sur ses jambes et disait: «-Demain, va falloir que je me lave». Mais elle ne le faisait jamais. L'après-midi, quand elle avait fini de laver sommairement la vaisselle, elle venait aux champs nous aider, et, lorsqu'elle avait un besoin, elle s'éloignait d'à peine deux mètres, écartait ses jambes et en soulevant légèrement ses jupons, elle urinait debout. C'était la récréation, nous en mourions de rire.

     

       Nous n'écoutions pas la radio, nos conversation nous suffisaient, nous n'étions que très peu au courant des évènements politiques. Mais un jour, le patron nous dit qu'il devait chercher de l'essence car à Prayssac, il y en avait plus. Plus d'essence? comment ce fait-il?. C'est ainsi que nous avons pris conscience de la gravité de la crise. Tout était bloqué, la France était paralysée, tout le monde en grève sauf ceux qui travaillaient à leur compte, mais bientôt ils ont bien étés obligés d‘arrêter aussi, faute de carburant ou de matières premières ou à cause des barrages que les grévistes organisaient pour bloquer les routes principales. Alors, tous les vélos, neufs ou vieux,.sont sortis dans les rues et chacun tentait de s’approvisionner comme il pouvait, car bien vite, les magasins ont été vides. Alors, trocs et systèmes D se sont développés. Nous deux, n'avions aucun soucis, nous passions à table sans nous inquiéter, nous ramassions les fraises tranquillement, et nous n'avons même pas pensé à faire grève. Le patron n’avait aucun mal à écouler sa production, les gens manquaient de tout et le moindre panier de fraises était le bien venu. Mais le transport commençait à poser problème.

     

       C’est alors que le grand-père qui vivait là aussi est revenu sur le devant de la scène. Il avait un vieux cheval qu’il avait sauvé de l’abattoir, ce cheval coûtait beaucoup de foin et ne rapportait rien mais son fils, après de violentes discutions, avait accepté de le garder à la ferme. Un matin, nous avons eu la surprise de trouver le cheval dans la cour attelé à une vieille carriole, et le père demandant au fils: «-Allons, charges donc tes caisses et je vais te les porter où tu veux». Et le vieux a fait le transport, bien content de pouvoir enfin critiquer, le pétrole, les moteurs et le modernisme. 

       Courant juin, le travail a repris peu à peu, et tout est revenu à la vie, à un cours normal. Nous ne savions pas encore que Mai 68 entrerait dans l'histoire de notre pays, c'est petit à petit que les mentalités ont changé, les gens ont osé..., osé parler de leur pensées profondes, ont osé demander, ont osé se plaindre des mauvais salaires, de mauvais traitements, se plaindre de tout et ont osé exiger. C'est à partir de là que le "moi" (comme disent les psy) de chacun a osé exister, avec tout ce qui en découle... (de positif et de négatif) Il est tout à fait exact, qu'il y a eu un avant et un après 68, une vraie révolution culturelle et sociale. 

       Voici quelques slogans de l'époque, ils ne sont pas forcément judicieux:

    ·         Il est interdit d'interdire

    ·         Désirer la réalité, c'est bien! Réaliser ses désirs, c'est mieux !

    ·         Ne vous emmerdez plus ! Emmerdez les autres !

    ·         J'ai quelque chose à dire, mais je ne sais pas quoi.

    ·         Ouvrons les portes des asiles, des prisons et autres facultés.

    ·         Nous sommes des rats (peut-être) et nous mordons les enragés.

    ·         J'emmerde la société et elle me le rend bien !

    ·         Le respect se perd, n'allez pas le chercher !Ÿ       

               Le pouvoir est au bout du fusil. (Est-ce que le fusil est au bout du pouvoir ?)

    ·         Ne prenez plus l'ascenseur ! Prenez le pouvoir !

    ·         L'imagination prend le pouvoir.

    ·         Les murs ont des oreilles. Vos oreilles ont des murs.

    ·         Soyez réalistes, demandez l'impossible !

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