• Le Poussin rose (1)

    (Cette histoire est une fiction. Elle m'a été inspirée par les confidences d'une amie dont son enfant a été victime d'un enlèvement. Cette amie m'a demandé de garder le secret, secret bien lourd à porter et il a souvent hanté mes nuits!....)    

    En roulant sur la RN20, je pensais à la veille et souriais en pensant à l'éloge que m'avait faite mon chef à l'occasion du pot qu'il avait organisé pour mon départ en retraite. Sacré Monsieur Bertrand, toujours à râler pour des propos les plus futiles et était absent quand nous avions de vrais soucis. J'avais préparé deux ou trois tournures de phrases bien corsées en guise de représailles mais après avoir écouté son discourt, la vengeance n'était plus de mise, j'allais déboucher une bouteille de champagne qu'il m'a aussitôt prise des mains en disant: «-Chère Martine, n'allez pas vous blesser aujourd'hui car demain la liberté vous attend.» C'est vrai que j'ai toujours pensé que "retraite" et "liberté" étaient des mots synonymes.

      

    Après avoir passé trente huit ans à Levallois, j'en avais plus qu'assez de Paris et sa banlieue et assez du boulot de comptable et de Monsieur Bertrand. J'allais enfin retrouver mon cher pays: le Gers. Des amis m'ont prêté leur maison de vacances, la clé est là dans la boite à gants, je vais prendre mon temps pour acheter une petite maison et si besoin, la restaurer.

       Difficile la traversée d'Orléans je sentais la fatigue et je craignais que ma vieille Clio ne chauffe, je repérais au loin un bois, je ralentis et prend une route secondaire, je stoppe sous un gros pin sylvestre. J'attrape mon sandwich au saucisson et je me glisse sous la futée. Nous étions le 24 avril, une journée bien ensoleillée, les nouvelles feuilles d'un vert tendre frissonnaient légèrement, il faisait bon. J'aperçois une vieille souche qui m'invite au repos, je m'y installe en écoutant le gazouillis des oiseaux.

       Je me laisse aller à ma rêverie lorsque je distingue, adossé à un chêne probablement centenaire, quelque chose de rose. Curieuse, je m'approche et là, je n'en crois pas mes yeux. Dans une robe vichy rose, un poussin brodé sur la poitrine, deux chouchous roses retenant les couettes sur le haut de la tête, sandales et chaussettes roses, une fillette dormait.

       Je m'assois prés d'elle sur un tapis de mousse, je devais réfléchir. Comment une enfant âgée de 5 à 6 ans pouvait-elle se trouver là?. Il y avait bien une demi-heure que j'étais arrivée, je n'avais vu ni entendu personne, aucun véhicule ne s'était arrêté. Elle dormait toujours, je me lève pour faire les "cent pas", m'arrêtant de temps à autre devant l'enfant, j'avais l'esprit confus. Brusquement, elle se lève, regarde autour d'elle, me vois et aussitôt viens vers moi. Je m'agenouille devant elle et, en tentant un sourire je lui dis: «-Bonjour!». Pas de réponse. «-Comment tu t'appelles?». .... «-Tu es toute seule?». .... «-Tu t'es perdue dans la forêt?». .... «-Où sont tes parents?». .... Mon monologue commençait à s'épuiser, elle me regardait, ses yeux bleus grands ouverts. Je lui tends ma main en disant: «-Tu viens avec moi, on va chercher Papa et Maman.» Sans hésiter, elle met sa petite main dans la mienne.

       Je l'installe sur la banquette arrière de ma Clio après avoir pousser les cartons, je prends mon téléphone mobile et j'appelle la police. «- Bonjour monsieur, j'ai trouvé une fillette dans un bois». «-Où êtes-vous madame?». «-Je ne sais pas ». «- Comment ça vous ne savez pas?». «- Non, je suis en voyage sur la RN20, je me suis arrêtée pour me reposer dans un bois». Un dialogue de sourd s'installe puis je dis: «-Je viens de traverser un petit village, j'y retourne, je vous rappelle et je vous dis où je suis». «-Ok! Mais ne raccrochez pas!». Ben voyons, toutes mes unités vont y passer, je raccroche. Je fais demi-tour et je roule quelques minutes, Poussin rose ne bougeait pas, j'entre dans le village et me gare devant l'église. Pas besoin de recomposer le numéro, le téléphone sonne. «-Ici la police, nous avons été coupés, madame qui êtes-vous?» «-Martine Dubern». «-Où êtes-vous?». J'explique et j'attends, cette fois je ne raccroche pas, ce n'est plus moi qui paie. Je me retourne vers Poussin rose,.elle me fixe de ses beaux yeux, elle est calme, beaucoup trop calme et je me demande quel peut bien être le secret de cet enfant. Pendant ce temps, le policier m'inonde de question, je n'arrive plus à répondre, je sens l'angoisse me tordre les tripes, dans quel merdier suis-je tombée?.

    La suite lundi prochain

      

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  • Commentaires

    13
    margareth
    Mardi 13 Novembre 2012 à 23:20
    Ce soir je n'ai pas le temps, mais je repasserai lire ce texte.
    12
    marmota
    Mardi 13 Novembre 2012 à 23:20
    j'ai lu et relu cette histoire et elle me plait toujours autant!!!
    11
    Mercredi 30 Mars 2011 à 21:25
    Histoire passionnante, Petite Jeanne. Je vais vite lire la suite. Bisous
    10
    Dimanche 27 Mars 2011 à 13:47
    Aujourd'hui temps maussade et pluie chez nous.
    Bon dimanche
    9
    Mercredi 23 Mars 2011 à 15:46
    Bonjour Petite Jeanne
    Nous sommes sur notre faim... Si je comprends bien c'est une fiction inspirée de la vérité ! Du coup je m'abonne à ta newletter pour ne pas rater la suite.

    Je te souhaite une bonne journée.

    Gros bisous.

    Marishka♥
    8
    Mercredi 23 Mars 2011 à 12:00
    Maman poussin et son petit, ils sont mignons.
    Bon milieu de semaine ensoleillé
    Bises
    7
    Mercredi 23 Mars 2011 à 09:30
    j'attends la suite! gros bisous Jeanne. cathy
    6
    Mercredi 23 Mars 2011 à 07:19
    petit passage des cafards. Bizzz
    5
    Lundi 21 Mars 2011 à 20:19
    J'ai hâte de lire la suite de cette belle histoire.
    Bon début de semaine
    Bises
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    4
    Lundi 21 Mars 2011 à 18:45
    Oh non de grâce pas une semaine sans nouvelles ça prend les tripes big bises bon lundi
    3
    Lundi 21 Mars 2011 à 09:31
    Passionnant et troublant !
    Je pense à ces parents à qui on retire leur enfant !!!
    Je veux vite savoir la suite !
    J'ai hâte !
    Gros bisous petite-Jeanne. Jetelle.
    2
    Vendredi 14 Novembre 2008 à 22:23
    Désolée petite jeanne, c'est moi qui me suis mal exprimée !!! Par habitude, je dis penoal alors que c'est penpal tradition et dans mon blog, on trouve les liens dans les sites de correspondance. Voilà l'adresse directe : http://www.penpal-tradition.net/index.php Prend moi comme marraine comme ça, je te retrouverai facilement. Mon pseudo est finou et mon N° d emembre est le 984 !!! En espérant te lire bientôt. Bonne soirée Finou
    1
    Vendredi 14 Novembre 2008 à 17:30
    C'est vraiment une jolie histoire que tu as écris là !!! Si tu aimes la correspondance, n'hésite pas à me rejoindre sur Penpal. Mon pseudo est Finou. Bonne soirée et merci pour ton passage sur mon blog. Finou
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