• 27 Les vacances à Mimizan

       La saison des fraises terminées, nous sommes parties travailler chez un autre producteur du coté d'Albas, cette fois c'était un producteur de vin de Cahors.

    Toute la journée dans la vigne, il fallait épamprer, attacher les sarments et sarcler. Nous sommes restées là environ quatre semaines puis le mois de juillet nous tendait les bras, nous avions assez économisé pour partir en vacances. 

     

       ""Jeanne et moi, nous avions fait le projet fou daller en Grèce en vélo! Mais finalement, après maintes réflexions, nous avons trouvé que cétait un peu trop loin et nous avons opté pour les Landes!. A lusine nous avons donné notre démission ensemble, et nous avons préparé notre voyage.

    A 22 ans, jai pris ma valise et VIVE LA LIBERTE!

    Ensemble nous sommes parties un matin, moi avec mon vélo presque neuf et elle avec un vieux vélo quune tante lui avait donné.""  (M.B.) 

     

       Équipée de mon vieux vélo qui avait été réparé par Simon, Monique de son vélo tout neuf, nous avons préparé notre départ très sérieusement. Une petite tente canadienne, un mini réchaud à gaz, deux couvertures, deux matelas à gonfler, une casserole, une poêle, des couverts et un peu de linge. La destination: Mimizan, l'itinéraire, près de trois cent kilomètres à raison de cent kilomètres par jour, nous avons prévu trois à quatre jours car en partant, nous passions par La-fageole, je voulais montrer à Monique le lieu de ma naissance.

       Après avoir visité la vieille maison abandonnée que je trouvais plus petite que dans mes souvenirs, nous avons rencontré une ancienne voisine, "La Gilounette" qui n'est autre que la veuve de Léo T...... (Dans "La victoire sur Léo").

       Nous lui avons raconté notre projet de vacances au bord de l'océan, elle était stupéfaite! Comment des idées aussi saugrenues peuvent-elles venir à l'esprit de deux jeunes filles!. Elle nous a écoutées en souriant, nous à offert un café et nous a donné un billet de cinq francs. Pour le coup, c'est moi qui étais stupéfaite, venant d'une personne qui avait une réputation dont je ne parlerais pas, enfin, après l'avoir remerciée, nous avons pris la route. 

       Nous avions décidé, pour des raisons économiques mais aussi pour de nouvelles expériences de nous arrêter dans des fermes et de demander, l'autorisation de planter la tente pour la nuit. C’était rare de voir deux filles voyager seules et nous avons toujours été très bien accueillies. Le premier soir, du coté de Villeneuve sur Lot, le fermier nous dit: «-Allez vous installer là-bas au bout du pré, je vais envoyer mon fils vous apporter de l’eau pour la toilette». Effectivement, un jeune homme très timide arrive avec deux seaux d’eau plus de l’eau fraîche pour boire, il est aussitôt reparti en courant, en disant: «-J’ai du travail», mais il était tout rouge!, nous avons bien ris. Le lendemain matin, Monique me secoue et dit: «-Écoute, y a un drôle de bruit autour de la tente».


     Je tends l’oreille et je reconnais aussitôt le bruit que font les vaches quand elles broutent. Moi, j’ai déjà vu une vache de près, je n’en ai pas peur mais je savais que pour Monique, c’était différent, alors j’ai eu envie de lui faire une bonne blague. J’enfile mes vêtements, j’ouvre la fermeture éclair, et je sors, faisant celle qui n’a jamais eu peur d’un drôle de bruit. Je lui dis, tu peux sortir, il n’y à rien là, elle sort toute confiante et se trouve nez à nez avec une vache qui avait cessé de brouter pour nous regarder. Elle a plongé sous la tente comme dans une piscine, j’étais morte de rire et j’entends d’autres rires. Au bout du pré, il y avait toute la famille du fermier, ils étaient pliés en deux, c’était eux qui nous avaient fait la bonne blague!. Pour se faire pardonner, ils nous ont invité à prendre le petit déjeuner. Depuis, Monique n’aime pas trop que je lui rappelle cet épisode, mais moi, j’en ris encore. Au bout des trois jours, j'étais exténuée, le vieux vélo chargé de tout le matériel était bien lourd, mais je ne pouvais pas décevoir Monique qui était toujours devant, alors j'appuyais sur les pédales sans me plaindre. 

       A Mimizan, mes efforts ont été récompensés, nous nous sommes installées dans un camping sous les pins et tous les jours, à la plage (et ailleurs), je ne dis pas toutes les coquineries que nous faisions à tout le monde!.

       Nous avons passé plus d'un mois comme dans un rêve, à jouer comme des gamines que nous étions. Monique a fait du charme à un apprenti boucher qui nous a refilé pendant tout notre séjour, les meilleurs morceaux, à un prix dérisoire! ah oui, les bons repas!. Je me suis chargée de la vaisselle, et elle, de la cuisine et se débrouillait bien (moins bien qu'aujourd'hui), sauf un jour, elle avait fait des pâtes, pas assez cuites et mal assaisonnées, son plat n'a pas eu le succès escompté, aussi, par soucis d'économie, le lendemain elle nous l'a resservis en salades, pas plus de succès, le troisième jours, après maintes palabres, elles ont fini à la poubelle, elle ne voulait pas admettre que c'était immangeable. Elle s'est vengée en me servant un crabe à la sauce-je-ne-sais-quoi. 

       Un jour en rentrant de la plage, tout près de notre tente, une autre tente plus grosse s'était installée! Qui était ces intrus qui troublait notre quiétude?. Nous avons essayé de faire beaucoup de bruit pour nous venger de ce dérangement, deux jeunes hommes sont apparus et l'un d'eux nous invite à prendre un pot. Nous acceptons, bavardons et les trouvons finalement bien sympathiques, ils étaient de Montélimar, ville des nougats!. Les conversations vont bon train et nous finissons par partager nos dîners. Puis ils nous proposent de faire avec eux, le lendemain, une virée dans les environs avec leur voiture, naturellement, nous acceptons en nous souhaitant mutuellement une bonne nuit. Le lendemain, réveillées tôt, nous émergeons toutes deux de notre tente, et là, à notre grande stupéfaction, nous constatons que nos deux nouveaux amis, la tente et la voiture, tout avait disparu!. Nous ne les avons jamais revus, peut-être que la nuit leur a porté conseil!... 

       Un autre jour, nous étions en train de nous baigner, nous avions laissé nos mini-robes et notre sac sur le sable, Monique me dit: «-Regarde!, il y a sur la plage deux filles avec les mêmes robes que nous!». C'était impossible, car nous les avions faites nous même. Nous nous sommes approchées, bien décidées à récupérer nos biens, mais vu de plus près, c'était deux garçons.

       C'est ainsi que nous avons fait la connaissance de deux frères qui nous ont invitées à passer le reste de notre séjour dans leur ville, Parentis En Born, à une trentaine de kilomètres de là, nous vantant le lac et son camping sous les pins, la perspective de faire des promenades en barques, des baignades et sorties avec leurs amis. Nous y sommes allées, Christian me remorquait avec sa mobylette et son frère qui s'entraînait pour faire des courses de vélo, remorquait Monique. Effectivement, nous avons fait de bonnes balades, et de bonnes baignades. Mais une nuit, un orage a éclaté, et la pluie est tombée sans relâche pendant des heures, au petit matin, nos couvertures et nous, étions mouillés comme de la soupe. Nous avions froid, le soleil était timide aussi nous avons fait une longue promenade en vélo pour nous réchauffer. Le soleil est resté discret toute la journée si bien qu'au soir, nos couchages n'étaient pas secs. Alors Christian nous a invitées à passer la nuit dans son "atelier". Les deux frères étaient plus jeunes que nous, ils habitaient chez leurs parents dans un joli pavillon tout près de la ville, le père, un bon bricoleur, avait construit un grand débarras qu'il avait séparé en plusieurs pièces, ainsi, chacun des garçons avait sa petite salle de jeux qu'ils avaient pompeusement appelé "ateliers". Ils n'ont pas osé demander l'autorisation aux parents de nous héberger, alors nous avons attendu la nuit puis nous nous sommes installé dans un des minuscules ateliers sur des chaises longues. C'était plutôt inconfortable et au petit matin, réveillées tôt, nous avons commencé à bavarder. Le père a entendu et est venu pour nous déloger, nous avons tenté d'expliquer l'orage, le matériel mouillé etc... Le voilà parti réveiller ses fils pour quelques explications, pendant ce temps, la mère qui avait suivi la conversation, le sens de l'hospitalité prenant le dessus, nous invite à prendre le petit déjeuner. Quand père et fils sont enfin descendus, nous étions attablées devant un grand bol fumant, en grande conversation. Ils se sont installés à table et l'incident était clos.

       Ensuite ma belle-sœur m'a écrit une lettre, je devais rentrer d'urgence, ma mère était malade... Alors nous avons emballé, tant bien que mal, tous nos bagages et sommes allées les faire enregistrer à la gare d'Ychoux pour les renvoyer et nous sommes rentrées en stop, pour aller plus vite. Fini la belle vie, et comme dit André, "les jours se suivent mais ne se ressemblent pas". Mais ce fut un merveilleux souvenir dont j'ai encore la nostalgie. 

     

       ""Des vacances longues et magnifiques, avec plein de rencontres et pendant lesquelles nous avons fait les folles. Ces vacances ont duré 5 semaines!

    Le retour était difficile, on prend vite goût à la liberté! mais nous navions plus dargent et vivre sans argent, même pour les philosophes que nous étions, ce nest pas possible!.""  (M.B.)

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 27 Avril 2009 à 16:29
    c'est amusant, ça me rapelle des souvenirs... les vendanges ou des saisons a faire les huitres, et des projets avec les copines, plus grands que ce que nos petites payes ne pouvaient nous offrir! bonne journée. cathy
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