• 115: Mes frères

    Suite... 

    Une fois j'étais avec mon frère A****** dans son bureau, je te parles de l'époque ou j'allais en vacances au Portugal avec ma femme et mes enfants, a faire des papiers et on s’occupait d’une petite bouteille, sa femme arrive et vient faire son rapport comme un ouvrier. Je rigolais moi.

    «-Bon j'ai fais ce que tu as dis, je suis allée là et là et en fin de journée, je suis revenue avec le camion chargé de fer».

    Nous deux, on était avec la bouteille sur le bureau.

    «-Bon, tu sais ce qu’il te reste a faire! on ne doit pas laisser un camion chargé la nuit, c’est pas bon pour les ressorts!, tu vas au dépôt et tu décharges». 0 K 6 (1)

    Écoute, moi je regarde et je ne dis rien, elle est partie puis est montée dans son camion et est allé faire ce qu’il a dit. A moi même je me disais, on va pas rester là nous à vider la bouteille!. Après, il me dit:

    «-Viens, on va donner un coup main c’est des mal dégourdis, tout à l'heure ils vont encore se blesser».

    Elle était avec mon neveu, un enfant lui. Une autre fois, elle l'appelle et elle dit:

    «-Je suis allée livrer tel chantier, et alors les gars sont assis et font grève».

    «-Quoi, ils font grève!, tu vas là-bas toi, tu arrête ton camion, tu prends un marteau, un arrache clous, et tu enlèves les clous dans le tas de bois qui est la bas!».

    Elle commence a vouloir discuter.

    «-Tu fais ce que je dis ok!».

    Elle s’exécute. Alors je demande pourquoi il fait çà, tu sais ce qu’il dit?.

    «-Tu vas voir, sont tellement bêtes qu’ils vont avoir honte d’être assis devant une femme qui travaille, ils vont reprendre le boulot».

    Écoute, peu de temps après, elle appelle pour dire que tout le monde avait repris le travail. Elle m’a raconté après, ils l’appellent 'patronne'. Ils sont allés la voir:

    «-Patronne, on peut reprendre le travail?!».

    «-C’est pas moi qui vous ai dit d’arrêter!».

    Et ils se sont remis au boulot. Parce qu’en plus, elle devait faire la surveillance des bonshommes de son côté, et lui pareil du sien et puis chapeauter l'ensemble. Le soir, il passait contrôler et en rentrant, ça gueulait. Il n’y avait jamais assez de fait, son truc à lui, c'était de lui dire:

    «-Tu vas là-bas pour faire quoi?, tu sers a rien, demain tu vas voir je vais passer le matin pour planter un piquet, je mets ma casquette, elle feras plus d'effet que toi!».

    Et quand elle répondait, il lui disait:

    «-Tu as rien ici, tu est venue avec rien, (lui non plus mais il n'en parlait pas) tu es pas contente, tu t'en vas, tu prend un petit sac et un bâton, tu le mets au dos, il y a assez pour prendre tes affaires.

    Un sacré bonhomme mon frère, mais aussi il est devenu riche.

    A****** est connu de partout, même en France. Un jour, j'étais à Roubaix avec des clients (de l'entreprise où je travaillais) et je voulais les inviter dans un restaurant Portugais que je connaissais mais je ne me souvenais plus où il était. Dans la rue, je rencontre deux hommes qui bavardaient sur le trottoir, je m'arrête pour leur demander le chemin, l'un d'eux m'explique puis il me dit: «Vous, vous êtes un frère d'A******!». C'était un banquier qui avait travaillé à Marinha Grande..., le monde est bien petit.

     

     

    0 K 6 (3)Mes frères, c’est quand même aussi des gens qui sortent un peu du lot, même s'ils viennent du même trou que moi, ils sont entreprenants. Tu sais que A****** lui, il a été grand très jeune et se faisait passer pour plus âgé et bossait beaucoup. Tu sais ce quil faisait, quand il était enfant, le dimanche après midi, il allait chercher sa boite à sous, je ne sais même pas où il la cachait, il se mettait à côté du fil à linge avec les pinces et il pendait ses billets au fil pour enlever le moisi. Écoute, et radin, il ne taurait pas prêter un sou. Il sest marié aussi avec sa maison finie et meublée, tous mes frères et neveux et nièces aussi.

     Il a fait maçon aussi?.

     Oui mais très vite, il est devenu patron, déjà avant d’aller à l'armé (2 ans et demi), ma belle sœur se ventait que alors que lui était à l'armé, qu’elle gagnait assez pour toutes les dépenses avec les deux enfants et en plus, elle économisait de l'argent. Elle vendait du poisson de porte à porte, lui, il a commencé plus jeune que moi à être payé maçon, avant 14 ans je me rappelle puisque à l'époque, il y avait plus de sécurité, pour les accidents de travail mais il fallait avoir au moins 14 ans et il a reçu un parpaing sur sa tête et comme il n’avait pas 14 ans, le patron l’a viré mais il a payé tout aux médecins et c'était rien, lui après, il est reparti chez un autre c’est tout. C’est vrai que ça n’a rien à voir avec maintenant. F******* lui aussi a une société maintenant; il travaillait d'abord pour A******* mais sa femme a été jalouse et elle l’a poussé à s'installer lui aussi à son compte et ça a marché. Il y a longtemps aussi. Lui c'était à mes yeux le plus qualifié de nous tous il a des mains en or ce gars là.

     Celui qui est venu en France il n'est pas venu dans les même condition que toi?.

    Non. Celui qui est venu en France c'est Ag******. C’est sa femme qui l’a fait venir ici alors qu’ils n’étaient pas encore mariés. Ils se sont connu en vacances là-bas parce qu’elle a été élevée ici.

    Elle est portugaise?.

    Oui, bien sur, à l'époque, un bon Portugais n'épousait qu'une Portugaise, c'est dire si je suis mauvais!. D’après ce que je me rappelle, c’est A***** qui a fait la maison de ses parents et à la fin, ils ont fait un repas et tout les ouvriers qui avaient travaillés là ont été invités et là il se sont connus et ont commencés à aller à la plage ensemble. En plus, il y avait une histoire, il venait de souffrir d’un chagrin d'amour, il voulait se suicider, lui, il a toujours eu beaucoup de filles. Tu as vu sur la photo, toujours habillé au top, il jouait très bien de l'harmonica.

    Dis, vous les ***** (son nom), quand vous êtes amoureux, vous n'y allez pas de mains mortes!.

    Me fait pas rigoler toi!. Lui tout seul, le dimanche après midi, il faisait danser tout le monde. Il aimait bien larguer les filles hélas, celle là, c’est elle qui l’a largué et ça l’a rendu malade. A****** a connu sa femme à l'école de tout petit et ils s’envoyaient des mots l’un à l'autre. Et moi l'aîné, je les confisquais soit disant parce que moi je ne me rappelle plus, c’est eux qui m’ont raconté ça. Sinon en vacances, j’étais bien copain avec ma belle sœur, comme lui arrivait toujours tard, moi j’étais dans la cuisine avec et elle se défoulait, elle me racontait toutes ses misères. 0 K 6 (2)

     

    La dernière fois que je suis allé à Moinhos, au «Centre Des Actividades» casa do Povo (maison du peuple), c'est un endroit où on append tout ce qui se passe dans le village et même on vous ravive vos souvenirs...

    J'y ai appris qu'un ancien camarade de classe m'en a voulu très longtemps car j'avais eu une belle récompense à l'école: un livre avec des chardons sur la couverture et lui n'avait rien eu!. La rancune est parfois tenace... On m'a raconté aussi que mon frère F******** un jour va à l'école, ma mère lui a préparé un casse-croute pour le déjeuner, elle le lui a mit dans un sac fait avec des vieux tissus cousus ensemble qu'elle utilisait souvent. Dans ce sac, F******* à trouvé un billet de 50 escudos. Il va à l'épicerie, demande à la marchande des bonbons pour 50 escudos; il aurait dû repartir avec un sac de 50 kg de friandises!. Honnêteté faisait Loi à cette époque, elle lui a donné 3 bonbons et a rendu l'argent à la mère...

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  • Commentaires

    18
    monique
    Mardi 13 Novembre 2012 à 23:16
    Moi aussi à 14 ans je travaillais et je ne trouve pas cet age trop jeune! maintenant on commence à 25 ans! ce n'est pas mieux!
    17
    monique
    Mardi 13 Novembre 2012 à 23:16
    Je lis toujours avec intérêt tes discussions. Elles racontent un temps qui ne reviendra pas, elles sont comme un musée!On a l'impression de faire un voyage dans le temps. Bisous!
    16
    Dimanche 19 Février 2012 à 07:58
    hello ma belle, j'espère que nous aurons une autre belle histoire bientôt ; bizz, bon dimanche
    15
    Samedi 18 Février 2012 à 17:47
    Le machisme, j'ai connu cela quand je vivais au Portugal (pas avec moi, dans l'ensemble les hommes étaient plutôt sympa), mais, bien que je comprenais à peine le portugais, je voyais comment les femmes étaient traitées. Il y en avait une en particulier qui la moitié du temps arrivait avec un oeil (quand ce n'était pas les deux) au beurre noir et pas toujours en état de travailler. Le gérant s'était retrouvé avec ce dilemme : la garder ou la licencier. Mais la renvoyer était prendre le risque qu'elle subisse encore davantage la violence de son mari.
    Pour ce qui est de l'anecdote du billet, à cette époque en France aussi un commerçant aurait agit ainsi. Oui, les temps ont bien changé, pas en tout pour le meilleurs.
    14
    Samedi 11 Février 2012 à 19:03
    Bonjour Petite Jeanne

    C'est vrai que les temps étaient plus durs et on travaillait jeunes. Nos enfants n'ont pas à se plaindre, mais ce serait plutôt le contraire, ils ne trouvent pas de boulot....
    Passe un bon week-end.

    Gros bisous chaleureux pour conjurer le froid.

    Marishka
    13
    Jeudi 9 Février 2012 à 22:52
    Je lis la vie de ton ami toutes les semaines avec intéret et je me dis qu'heureusement c'est du passé !
    Les choses sont différentes même si parfois nous sommes tombés dans l'excès contraire !
    Bonne fin de semaine Jeanne
    12
    Jeudi 9 Février 2012 à 20:30
    super ton blog, intéressant
    j'ai lu quelques passages , je reviendrai pour lire plus amplement
    bonsoir
    11
    Mercredi 8 Février 2012 à 19:48
    La vie n'était pas facile à l'époque, surtout pour les femmes. Bisous
    10
    Mercredi 8 Février 2012 à 15:53
    coucou

    et oui moi même j'ai commencé a travailler a 14 ans
    et je devais donner toute ma paie a mes parents .
    aujourd'hui , c'est les parents qui donnent la paie a leurs enfants . c'est fou ça ....
    j'aime bien l'histoire des bonbons a la fin .
    c'est vrai aussi que les gens étaient honnêtes en
    ces temps la . a bientôt petite Jeanne . bisous
    9
    Mardi 7 Février 2012 à 15:10
    Non, je ne suis pas petite.
    J’ai choisi le pseudo “ Petite Jeanne” lorsque j'ai créé mon blog pour publier l’histoire de mon enfance (donc quand j’était petite).
    Et voilà pourquoi Jeanne Petite s’est imposée!!!
    Je n'ai jamais cherché à plagier la Petite Jeanne de Victor Hugo comme certain fin d'esprit me l'on reproché.   
    8
    Mardi 7 Février 2012 à 14:09
    Encore une tranche de vie... qui fait partie d'un passé qui ne reviendra pas... mais c'est un témoignage précieux ! Bizh Petite Jeanne (dis... tu es si petite que cela ? :+)))
    7
    Mardi 7 Février 2012 à 11:49
    mes enfants aussi , me disaient souvent, c'est tjrs moi qui travaille, pour mettre la table, ou sortir les poubelles!! quelle gènération !!sssssont pas trop courageux....
    6
    Lundi 6 Février 2012 à 14:40
    Bonjour Petite Jeanne,
    C'est vrai qu'avant on commençait à travailler très tôt.
    Bon lundi ici c'est plein soleil mais froid.
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    5
    Lundi 6 Février 2012 à 14:00

    Bonjour Marie

    Aujourd'hui c'est sur les femmes se rebellent plus facilement (quoique, je ne parlerais pas des femmes battues). Connaissant moi-même A****, je pense qu'il y a beaucoup de "frime", j'ai souvant constaté que pour bien des choses, c'est elle qui a le dernier mot. Autrefois le pouvoir des femmes était dans l'ombre mais bien réel...

    Je sors bien peu, il fait si bon près du radiateur!...  

    4
    Lundi 6 Février 2012 à 13:46
    Bonjour Jeanne,
    Pas facile le frère avec sa femme ! Je ne sais pas si une femme française accepterait qu'on lui parle comme ça ???
    J'espère que tu n'es pas trop gelée ? ici la neige est tenace et les routes de campagne impraticable ! bise et à bientôt. marie
    3
    Lundi 6 Février 2012 à 11:50

    Merci Monique, j'aime bien ton expression "comme un musée"...

    2
    Lundi 6 Février 2012 à 10:56

    Je suis bien d'accord averc toi: nous sommes tombé d'un excès dans l'autre...

    Oui, tout va bien, je suis au chaud.

    1
    Lundi 6 Février 2012 à 08:12
    Quand tu vois des enfants à qui on demande de descendre la poubelle en allant se promener avec des amis crient au scandale en disant "je l'ai entendu samedi ce n'est pas vieux " mais tu lme prends pour un esclave 18ans !!!!! et la à 14ans déjà maçon !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!enfin les moeurs changent mais pas dans le bon sens, ok 14 ans c'est jeunes, maintenant ils sont sur leur ordi , lever une cuillére ou une assiette c'est déjà du boulot hihihihihi bonne semaine restes bien au chaud bisous ma douce
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