• 105: Je berçais mes frères...

       Suite...

    Je vais te donner une combine. Moi j’étais l'aîné, ok! Je devais bercer mes frères pour les faire dormir. Déjà, de temps en temps, je volais la tétine, tu sais pourquoi?, c'était du sucre, ma mère mettait du sucre en poudre, du marron, dans des bouts des chiffons propres et c'était ca la tétine!. Et après ils pleuraient, je leur donnait bien sur mais il ne sendormait pas quand même. Alors avec mes doigts, je prenais de la salive à moi, tiens toi bien, et j’essayais de leurs coller les yeux. C’est vrais ca!. 0 L 8 (3)

        Pour les faire dormir?.

       Ne le fait pas toi, ça ne marche pas. Les yeux fermés pour moi, c'était bon, ils dormaient. Tu vois dommage que je fais beaucoup de fautes, je suis surpris d’arriver à taper aussi bien, pour moi c’est un exploit.

     

       D'où vient la ferme de tes parents?.

       De mes grand-parents maternel, le grand-père était marchand de bois,.il était toujours en Espagne. La mère de mon père travaillait pour eux. et lui, leur a piquer la fille, c'est à dire que ma mère a épousé le fils de la domestique. Mon père lui, n'avait rien, fils de père inconnu, mais on savait qui était son père, je te dis ça, j'ai toujours entendu dire que cet homme là était mon grand-père il ne l'a jamais reconnu et n'a jamais rien fait pour lui ni pour nous (il était marié). Ma grand-mère, quand j'étais petit, elle venait à la maison, et parfois elle couchait là, avec moi. Écoute bien, elle amenait ses draps, elle les pliait en deux rien que pour elle, pour que je ne me couche pas dessous.

       Mais pourquoi?.

       Elle était comme ça, elle pliait son drap et moi je restais de mon côté c'est tout.

     

       Tu as encore envie de me parler de ton enfance?.

         Oui, mon enfance à été difficile, j’ai été élevé à la dure, il fallait travailler à partir du moment ou on sait marcher. Toujours des travaux dans la maison pour aider les parents, des difficultés pour manger, il n’y avait pas tous les jours.

      0 L 8 (1) Il y avait l'électricité?.

       Non, lampe à pétrole, et parfois il n’y avait pas assez de pétrole. Je me souviens de mettre de l’eau dans la lampe pour que le pétrole plus léger, monte jusqu’à la mèche et parfois quand il n’y en avait plus du tout, on s’éclairait avec le feu, au bec.

       Qu’est-ce que c’est?

       Comment t’expliquer!, des bouts de bois fendus exprès.

       Comme des petites torches?.

       Oui, on choisi dans les pins qui ont de la résine, tiens comme les hommes des cavernes!.

       L'eau courante, il n’y en avait pas, on avait un système de meuble sur lequel il y avait des jarres en terre cuite, conçu pour que ça bascule facilement pour remplir les verres ou les casseroles. Mais le manger se faisait dans des marmites en fonte.

       Dans la cheminée?.

       Oui, posées par terre près du feu ou pendues sur un fer exprès, tu sais au feu de bois.

       Chez nous aussi.

       Le pain était fait par ma mère mais toutes les trois semaines seulement.

       Nous aussi, elle allait chez sa sœur pour le cuire car on n'avait pas de four.

       Surtout du pain de maïs.

       Du pain de maïs?.

       Oui, toujours et maintenant, j’adore ça!.

       Je ne connais pas ça.

       Tu sais, ma fille m’en ramène tout le temps quand elle vient. Pas loin d’ici, on en vend. 0 L 8 (2)

       Tu me fera goûter?... c'est comme la polenta, en Italie?.

       Non, maintenant c’est bien mieux, ils y mélangent un peu de blé, mais en ce temps là, c'était que du maïs et souvent du jaune, le maïs blanc est plus cher. Ma mère, à chaque cuisson faisait un petit pain pour chacun de nous. Elle les plaçait juste à l'entrée du four pour les cuire et quand on se levait pour aller à l'école, on l'avait déjà tout prêt.

       Nous, on cultivait le maïs que pour nourrir les bêtes.

       Nous, il servait pour les bêtes et pour nous, elle apportait le maïs au moulin et elle ne payait rien, pour x mesures de farine elle devait apporter une certaine quantité de maïs, le meunier se payait en maïs. Nous avions une charrette tirée par des bœufs ou des vaches pour aller quelque part c'était très long, ça ne va pas vite.

       Je sais nous aussi, on allait à la foire en charrette.

       Tu était assise sur les bêtes?.

       Non, dans la charrette. Il y avait combien de vaches?

       On leur parlait d'une certaine façon et elles comprenaient presque tout, sauf quand c'était un chemin où elles n’allaient pas souvent. Aux croisements, il fallait descendre pour les guider. Il y avait des charrettes à deux ou à une, Nous c'était une. On faisait tout avec ça.

    A suivre (106)

     

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  • Commentaires

    17
    marmota
    Mardi 13 Novembre 2012 à 23:17
    je me souviens moi aussi des charrettes et des boeufs qui labouraient...
    16
    monique
    Mardi 13 Novembre 2012 à 23:17
    je lis toujours ces récits avec beaucoup d'attention! tout ce que tu racontes Flo, devrait être édité! je suis sure que ça intéresserait pas mal de gens! et pour les jeunes ça serait une leçon et ça leur ferait comprendre la chance qu'ils ont de vivre dans une société ou rien ne manque vraiment! continue de raconter Flo, et toi Janine tu aurais dû être journaliste car tu sais poser les bonnes questions! bravo et bisous
    15
    colette
    Mardi 13 Novembre 2012 à 23:17
    bonjour Jeanne !
    Votre enfance n'a pas été choyée, cela dû vous donner un caractère fort et tout ce qui a du vous arriver d'heureux dans la vie, a dû être apprécié doublement.Malheureusement la misère revient pas pour tout le monde, bien entendu ! Je vous souhaite plein de bonnes choses pour cette fin d'année !
    14
    Dimanche 11 Décembre 2011 à 17:14
    Ma mère a dû vivre cette vie-là et j'aurais dû prendre des notes quand elle racontait son enfance. Merci à vous deux
    13
    Vendredi 2 Décembre 2011 à 18:41
    Bonsoir Petite-Jeanne.
    On imagine mal que dans un pays européen, et dans un passé tout de même pas si lointain, il y avait des familles aussi démunies.
    Bonne soirée. Hugues
    12
    Jeudi 1er Décembre 2011 à 17:09
    Bonjour Petite-Jeanne

    Je passe pour te souhaiter une bonne fin de journée.

    Gros bisous.

    Marishka
    11
    Jeudi 1er Décembre 2011 à 13:29
    Un coucou de milieu de semaine.
    Toujours du soleil et de la douceur.
    10
    Mardi 29 Novembre 2011 à 16:51
    Bonjour Petite Jeanne
    Je ne suis pas la seule à avoir fait la confusion, sur l'auteur du récit.
    Un petit coucou pour te souhaiter une bonne fin de journée.

    Gros bisous.

    Marishka
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    9
    Mardi 29 Novembre 2011 à 14:13
    c'est toujours un plaisir de lire !
    et de revivre quelque part ce que mon père a vécu
    merci Petite Jeanne , bon mardi : ici soleil :)
    bises
    8
    Lundi 28 Novembre 2011 à 17:13
    Replonger dans la vie d'avant, on relativise après ta lecture !!
    La vie était quand même très dure là-bas et en ce temps !!
    Gros bisous à toi et merci du partage. Jetelle 76.
    7
    Lundi 28 Novembre 2011 à 16:18
    Très émouvant le récit de ton ami Petite Jeanne !
    Bien des enfants de maintenant feraient bien lire ces articles !
    A la semaine prochaine ! bise
    6
    Lundi 28 Novembre 2011 à 14:14
    coucou petite Jeanne
    et ben dis donc,la vie était bien dure dans ces temps la .
    mais certains passages me rappellent mon enfance également

    nous avions un moulin dans notre petit village et mon père
    semait du blé dans un grand champ qu'il allait porter au
    moulin pour le faire moudre et dans la foulée , au boulanger . grâce a ça , nous avions du pain " gratuit "
    pendant un certain temps . c'était déja ça de moins a payer pendant un certain temps .
    bonne journée a toi ! bisous !
    5
    Lundi 28 Novembre 2011 à 14:00
    Bonjour Petite Jeanne,
    Toujours très émouvant de te lire.
    Son enfance n'a pas été gaie.
    Bon début de semaine
    4
    Lundi 28 Novembre 2011 à 13:37
    Tout ça va peut-être bientôt recommencer... Vive le progrès...
    3
    Lundi 28 Novembre 2011 à 09:55
    Bonjour Jeanne,
    El lisant ce récit, cela me fait penser un peu à un film qui m'avait émue, c'était Jacquou le croquant", je ne sais si vous l'avez vu mais la misère était la même. J'ose espérer que maintenant votre compagnon, près de vous, purge des jours heureux. à très bientôt. marie
    2
    Lundi 28 Novembre 2011 à 09:27
    J'ai l'impression de relire COSETTE , que c'est triste mais je sais que cela a existé , la vie est longue et ma grand mére me disait pour être heureux jusqu'à un certain point il faut savoir souffrir jusqu'au même point , JE SOUHAITE QUE MAINTENANT IL SAIT CE QU'EST LE BONHEUR BISES JEANNE
    1
    Lundi 28 Novembre 2011 à 08:34

    Merci Colette

    Ce n'est pas mon enfance mais celle de mon compagnon, explication dans l'article 101: Une nouvelle histoire...

    Très bonne semaine à vous et bonnes fêtes de fin d'année.

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